Basilique du Saint-Sang à Bruges.
Avec sa crypte du 12e siècle, la Basilique du Saint-Sang est la plus ancienne construction de Bruges.
Dans la chapelle supérieure en style néogothique datant du 19e siècle est conservée la relique du Saint-Sang.
Selon la légende, le comte Diederik d’Alsace aurait ramené dans les Flandres quelques gouttes du sang du Christ au retour de croisades.
Chaque année depuis 1304, le jour de l’Ascension, la relique est portée en procession dans tout Bruges.
Emplacement de la basilique du Saint-Sang
La basilique du Saint-Sang à Bruges : un incontournable pour les amateurs d’art et d’histoire.
La Basilique du Saint-Sang possède une chapelle inférieure, datant du XIIe siècle, qui a été commandée par le comte Thierry d’Alsace pour abriter les reliques de Saint-Basile le Grand. Cette chapelle a été nommée d’après le Saint et est la plus ancienne chapelle de la ville.
Le « Tympan », la plus ancienne sculpture de Bruges, datant également du XIIe siècle, se trouve dans le mur de l’entrée latérale de la chapelle. Il représente le baptême de Saint-Basile qui, selon la légende, a été baptisé dans le Jourdain par Maximilien, évêque de Jérusalem. Un pigeon apparaît dans le ciel dans cette sculpture.
La chapelle contient trois œuvres d’art remarquables. La première est la Madonne, ou la Vierge et l’Enfant, sculptée par un artiste français vers 1300, durant la transition entre le style roman et le style gothique. Cette œuvre d’art a été installée dans la chapelle plus tard.
La deuxième œuvre d’art est « Ecce Homo », une statue en bois de pin représentant Jésus sur une pierre froide ou un petit socle en bois, qui a été sculptée par le brugeois D’Hondt vers 1900. Cette sculpture a subi des pertes de peinture au niveau des genoux en raison du frottement.
La troisième œuvre d’art est la « Piétà », sculptée par le Brugeois De Wispelaere de manière à pouvoir être habillée. Elle représente la Mère de Dieu tenant le corps sans vie de Jésus sur ses genoux. Les habitants de Bruges honorent cette sculpture en tant que « Dieu de Secours ».
Au XIIe siècle, une deuxième chapelle de style roman a été construite sur la chapelle inférieure romane préexistante. Cependant, cette chapelle a subi deux destructions, la première au XVIe siècle, et la seconde en 1795 lors de la Révolution française. Malgré cela, la chapelle a été reconstruite en style néogothique en 1829 et a été désignée comme basilique par le pape Pie XI le 13 avril 1923.
L’autel de style rococo, en marbre blanc, a été construit en 1751 selon les plans d’Hendrik Pulinx. À l’origine, il était le maître-autel de la chapelle des échevins de la « Brugse Vrije » (Franc de Bruges). En 1773, le tabernacle d’argent, une œuvre du forgeron brugeois Reylandt, y a été placé, suivi du crucifix en argent le 3 mai 1781. Les grands bougeoirs d’argent datent de 1688. Au pied de la croix, un agneau en marbre blanc est visible, ainsi que les symboles des quatre évangélistes tout autour.
Dans la chapelle de la Croix, outre l’autel, la relique est exposée tous les vendredis de l’année. Le trône sur lequel la relique est placée a été conçu d’après un projet de W. Brangwyn. La lampe d’argent qui se trouve devant le trône est un don de l’archiduchesse Isabelle et date de 1611.
En empruntant l’escalier monumental « de Steeghere » datant de 1529-1533, on atteint la chapelle supérieure où la relique est gardée. Le style roman de la chapelle a été quelque peu effacé par les changements gothiques qui y ont été apportés. La lampe d’argent de style gothique date de 1740 et la « Dernière Cène » en albâtre, provenant du nouvel autel, date de 1556.
Selon la tradition, la relique du sang du Christ a été donnée à Thierry le jour de Noël en 1148 par Fucher, patriarche de Jérusalem, et Baudouin III, roi de cette ville et beau-frère de Thierry d’Alsace, comte de Flandre et fondateur de la chapelle de Saint-Basile. Lors de son retour, Thierry a offert la relique à la ville de Bruges.
La gaine en cristal, ornée de petites couronnes dorées, contient un petit vase de cristal des montagnes, dont le goulot est entouré d’un fil d’or et le bouchon porte un sceau de cire rouge. Le vase date du XIe ou XIIe siècle et provient de Constantinople. Il contient de la laine de mouton imprégnée de sang, qui est toujours intacte. On peut affirmer avec certitude qu’elle était à Bruges en 1250.
Les anges en cuivre doré et argent portent la relique lors des cérémonies, et ils sont placés sur le maître-autel.
Les vitraux exposés sur le maître-autel sont des reproductions fidèles des originaux conservés aux musées Victoria et Albert de Londres. Ces vitraux principaux représentent des membres de la famille de Marie de Bourgogne, tels que son époux Maximilien Ier, empereur d’Allemagne, ainsi que ses grands-parents Philippe le Bon, comte de Flandres, duc de Bourgogne et fondateur de l’Ordre de la Toison d’or, et Isabelle du Portugal, qu’il épousa à Bruges en 1430. Ses parents, Charles le Téméraire et sa seconde épouse Isabelle d’Aragon, sont également représentés, tout comme son fils Philippe le Beau et son épouse Jeanne d’Aragon, ainsi que son petit-fils Charles Quint, Empereur de l’Empire Romain, et Isabelle de Portugal.
La châsse en or et en argent qui contient la relique pendant la procession est exposée au musée. Elle est l’œuvre de Jan Crabbe, un forgeron brugeois, datant de 1617, et elle est richement décorée de statuettes en or, de pierres précieuses et de camées. Le blason du comté de Flandres, des archiducs, de Thierry d’Alsace et de la ville de Bruges figurent sur le coffre. Une couronne appartenant à Marie de Bourgogne est suspendue à la partie supérieure de la châsse.
Une petite châsse en argent a été offerte par les archiducs Albert et Isabelle en 1612. Elle a été dotée d’un couvercle en argent ciselé en 1716 et décorée de guirlandes de fleurs, de roses d’or et de topazes en 1890. Le calice en argent doré porte l’inscription “Passibus Aequis 1652” gravée dans le pied et “Kelk van de H.H. Basilius gezeid van den H. Bloed” (Calice de Saint-Basile, dit du Saint-Sang) sur le bord. Il est toujours utilisé aujourd’hui.
Depuis 1405, la communauté “De Edele Broederschap van het Heilig Bloed” (La noble confrérie du Saint-Sang) est responsable de l’organisation de la procession du Saint-Sang. Cette communauté est composée de 30 citoyens éminents. Chaque année, à l’Ascension, la procession a lieu et présente différentes scènes de l’Évangile.